Le Principe 1 de la Permaculture : Observer et Interagir
Comme vous le savez certainement, la permaculture se base sur 12 principes clefs.
Chez Perma’cademy, chaque mois nous en examinons un au peigne fin.
L’idée ? Comprendre l’origine de sa création, mais aussi comment l’appliquer dans notre vie quotidienne et pourquoi pas à notre écologie intérieure.
Pour cela, notre hypnothérapeute et coach développement personnel, Nicolas Burel, vous propose des webinaires gratuits et mensuels.
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Aujourd’hui, nous nous attaquons au premier d’une série de 12 : Observer et interagir.
Parce qu’avant d’agir, il faut prendre le temps de comprendre : c’est là que commence toute démarche permaculturelle…
Table des matières
Rappel : l’histoire et les fondements de la Permaculture
Commençons par le commencement : la permaculture a été fondée dans les années 1970 par Bill Mollison, David Holmgren et tout un tas d’autres personnes soucieuses de l’écologie et de notre futur sur terre.
C’est une méthode de conception éthique qui vise à créer des systèmes durables, inspirés de la nature.
Déjà, il y a plus de 50 ans, la permaculture est comme une réponse à des problématiques écologiques globales : épuisement des sols, perte de biodiversité, gaspillage alimentaire des industries agroalimentaires, bref…
L’idée de la « permanente-agriculture » est d’imiter les processus naturels (c’est le biomimétisme) pour créer des systèmes autosuffisants et résilients !
📸 David Holmgren

Les 12 principes de la Permaculture
- Observer et interagir
- Capturer et stocker l’énergie
- Obtenir une récolte
- Appliquer l’autorégulation et accepter les rétroactions
- Utiliser et valoriser les ressources et services renouvelables
- Ne produire aucun déchet
- Concevoir des motifs du détail vers le global
- Intégrer plutôt que séparer
- Utiliser des solutions lentes et à petite échelle
- Utiliser et valoriser la diversité
- Utiliser les bordures et valoriser la marge
- Réagir au changement avec créativité
Pourquoi des principes ?
Alors, au début ils ont créé 9 principes, puis finalement 12, pour poser un cadre à tous ceux qui, dans le futur, voudraient, eux aussi, créer des systèmes agricoles régénératifs, peu importe où ils se trouvent sur terre. (Merci les copains ! )
« Observer et interagir »
Le principe 1 de Permaculture
L'observation dans la conception de systèmes agricoles
Pourquoi observer avant d'agir ?
En général, on dit qu’il faut observer son lieu pendant au moins une saison entière (12 mois) avant d’y faire quoi que ce soit. Cela permet de le voir vivre au fur et à mesure des saisons qui passent, des changements et des cycles naturels.
Même si c’est peu respecté, et pour être honnête parfois difficile à faire, on peut tout de même comprendre la base du raisonnement :
L’observation permet de détecter les forces et les faiblesses d’un lieu.
Par exemple :
- Où se trouvent les zones ensoleillées et ombragées, par saison ?
- Quelle est la qualité du sol, sa structure, et sa capacité à retenir l’eau ?
- Quelles espèces végétales ou animales coexistent déjà sur le site ? Existe-t-il des phénomènes météorologiques qui viennent engendrer ceci ?
- Existe-t-il des poches de gel ? Des zones particulièrement arides ?
- Est-ce que le terrain est propice aux migrations de certains animaux ?
- etc.
Ces informations sont essentielles pour prendre des décisions éclairées, comme l’emplacement des cultures ou des structures permanentes, la gestion de l’eau et d’autres ressources.
Quoi observer sur son terrain ?
- Les cycles naturels 🌻 : les saisons, le cycle de l’eau, le soleil, la lune, etc.
- Le climat local ☀️ : températures, précipitations, vents dominants, périodes de gel.
- Les sols 🪱 : texture, composition, fertilité, capacité de drainage.
- La faune et la flore 🌱 : espèces présentes, interactions, prédateurs, pollinisateurs.
- Les microclimats 🌴 : zones ombragées, exposées au soleil, abritées du vent, zones humides ou sèches.
- Les ressources disponibles 💧 : eau, matériaux naturels, énergie solaire, biodiversité.
- Les mouvements d’eau 🌊 : écoulements, ruissellements, zones inondables.
- Les usages humains 👤 : circulation, zones de passage, habitudes, besoins des occupants.
- Les interactions sociales 👥 : relations entre les personnes, communautés locales, échanges possibles.
- Les zones de transition ⚙️ : limites entre différents espaces (forêt/champ, terre/eau).
- Les cycles de déchets 🚮 : ce qui est produit comme déchet et comment il peut être réutilisé.
- Les comportements des êtres vivants 🐥 : migrations, périodes de reproduction, comportements alimentaires.
- Les ressources énergétiques 💪 : ensoleillement, ombrage, potentialités éoliennes ou hydrauliques.
Johann Gis, notre expert permaculteur a noté toutes les choses à observer sur son terrain au fil de saison.
Il en parle juste ici, et de plein d’autres choses pour intégrer la permaculture dans son jardin👉
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Démarrer son Potager en Permaculture
Johann Gis
maraîchage | permaculture | autonomie alimentaire
Interagir : Une co-création avec la nature
Dans un contexte permacole, une interaction est surtout un travail avec la nature, plutôt que contre elle, un autre principe que nous verrons plus en détail.
Autrement dit, l’humain devrait, le plus possible, travailler en harmonie avec les écosystèmes au lieu de chercher à les dominer ou à les contraindre.
Concrètement, cela veut dire :
- Comprendre et respecter les systèmes naturels : Reconnaître que la nature a ses propres cycles, logiques et solutions, souvent bien plus efficaces que les interventions humaines invasives.
- Collaborer avec les forces naturelles : Utiliser les éléments comme le vent, l’eau ou la gravité pour favoriser des solutions durables. Concevoir des systèmes d’irrigation gravitaires quand on est sur un terrain en pente, par exemple… ou utiliser l’énergie solaire.
- Créer des boucles bénéfiques : Concevoir des systèmes où les besoins essentiels des humains, nourriture, énergie, habitat, s’intègrent sans perturber l’équilibre naturel, mais plutôt en l’enrichissant.
En anglais, on appelle ca des « closed loop ». - Encourager la résilience et la régénération : Intervenir avec des actions qui améliorent les sols, qui stimulent la biodiversité et qui renforcent la résilience des écosystèmes, comme l’ajout de matière organique, par exemple.
- Observer les rétroactions de la nature : Ajuster ses pratiques en fonction des réponses des écosystèmes. Par exemple, planter des espèces endémiques, adaptées au climat local ou réduire les interventions lorsque c’est nécessaire.
« Observer et interagir » dans nos vies quotidiennes
La contemplation, à l’heure où l’ennui n’est plus accepté
Dans notre monde moderne, nous sommes souvent en pilotage automatique. « Observer » implique de ralentir et de porter une attention consciente à notre environnement, à nos habitudes, et à nos interactions avec les autres.
La check-list de l’observation de soi-même
Identifier ses rythmes naturels
- Observez vos périodes de productivité, de créativité et de repos : Êtes-vous plus actif le matin, l’après-midi ou le soir ?
- Respectez vos cycles au lieu de les forcer : planifiez vos tâches les plus importantes aux moments où vous êtes le plus alerte.
Écouter ses émotions
- Comme un écosystème, nos émotions sont des signaux de régulation. Le stress, la fatigue ou la joie révèlent un déséquilibre ou une harmonie intérieure.
- Posez-vous des questions : Qu’est-ce qui me fait réagir ainsi ? Quels éléments de mon environnement influencent mes émotions ?
Observer ses besoins physiques
- Quels aliments vous nourrissent réellement (physiquement, mais aussi émotionnellement) ?
- Quelle quantité de sommeil ou de mouvement physique votre corps réclame pour se régénérer ?
Explorer ses interactions sociales
- Identifiez les relations qui enrichissent votre énergie, et celles qui la drainent.
- Demandez-vous : Comment puis-je cultiver des relations qui me nourrissent tout en respectant mes propres limites ?
La check-list de l’observation de son environnement
La lumière naturelle
- Observez le trajet de la lumière au cours de la journée : quelles pièces sont baignées de soleil le matin, lesquelles sont plus sombres ?
- Utilisez cette information pour aménager vos espaces : placez des zones de travail ou de détente là où la lumière naturelle est abondante, et réservez les espaces plus sombres pour le repos.
Les zones de confort thermique
- Identifiez les endroits chauds en hiver et frais en été. Ces microclimats peuvent être exploités pour réduire la consommation énergétique (chauffage ou climatisation).
- Par exemple, installez des rideaux épais dans les zones froides ou utilisez des plantes pour filtrer la lumière dans les zones trop exposées.
L’acoustique et les sons
- Quels bruits dominent votre espace : ceux de la rue, des voisins, ou des sons naturels comme les oiseaux ?
- Si des nuisances sonores existent, explorez des solutions pour les atténuer, comme l’ajout de textiles ou de meubles pour absorber le son, ou l’installation de barrières naturelles comme des plantes.
Le flux de circulation
- Comment circulez-vous chez vous ? Y a-t-il des zones encombrées ou inefficaces qui ralentissent vos mouvements ?
- Adaptez l’organisation pour fluidifier vos déplacements et rendre vos activités quotidiennes plus simples.
Les « zones oubliées »
- Quels espaces ne sont pas utilisés à leur plein potentiel ? Un coin de balcon, une étagère encombrée ou une terrasse négligée peuvent devenir des lieux fonctionnels ou esthétiques.
Interagir pour enrichir notre quotidien
Et si vos interactions visaient seulement à venir enrichir votre quotidien.
Peut-être que ce n’est pas si impossible finalement… En tout cas, ce mojo peut être une sorte de boussole pour prendre nos décisions.
Autrement dit : Agir avec intention chaque jour
Nos formations sur la permaculture
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Introduction à la Microferme
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« Observer et interagir » appliqué à la santé mentale et au développement personnel
L'observation est une compétence clef dans un processus de mieux-être
L’observation est une compétence fondamentale en santé mentale, souvent utilisée dans des approches comme la pleine conscience, ou mindfulness pour les anglophones.
Plutôt que de réagir automatiquement, comme nous faisons tous à peu près 99% de temps, prendre le temps de remarquer ses émotions permet de mieux comprendre leurs déclencheurs, nos leviers, nos réactions, etc.
C’est un exercice particulièrement déroutant au début, mais qui s’avère extrêmement utile dans notre vie quotidienne, avec soi-même et dans toutes nos relations.
Un outil d’observation : La pleine conscience 🧘🧠💪
Nicolas, notre hypnothérapeute et coach santé chez Perma’cademy, nous a donné un exercice simple de pleine conscience pour apprendre à observer et interagir avec son cerveau :
- Trouve un endroit calme où tu peux être tranquille pendant quelques minutes. Tu peux être assis, debout, ou même allongé, comme tu préfères.
- Prends un moment pour scanner ton corps : commence par te concentrer sur tes pieds, puis remonte doucement vers le haut de ton corps. Note toutes les sensations que tu ressens. Est-ce que tes pieds sont chauds ou froids ? Sont-ils tendus ou détendus ? Vas-tu ressentir des picotements ou des douleurs ?
- Prends ton temps pour faire ce scan corporel, sans jugement. Si tu remarques une tension dans une zone, sans forcer, essaye juste d’être curieux par rapport à cette sensation. Tu n’as pas besoin de changer quoi que ce soit, juste de remarquer.
- Focalise-toi sur un endroit spécifique où tu ressens une sensation plus forte (par exemple tes mains, tes jambes ou ton ventre). Essaie de vraiment ressentir cette zone, en t’ouvrant à la sensation qu’elle te procure, sans essayer de la modifier.
- Si des pensées te viennent, simplement reconnais-les (par exemple, « ah, voilà une pensée qui arrive »), puis retourne doucement à ce que tu ressens dans ton corps. L’idée est d’accepter ce qui se passe sans jugement, sans essayer de fuir, de juger, d’analyser, ni de t’accrocher à quoi que ce soit.
- Prends quelques minutes, puis termine en prenant un instant pour apprécier la pleine conscience que tu as cultivée. Tu peux faire un petit « merci » à ton corps pour t’avoir permis de vivre cette expérience.
Interagir avec son écologie intérieure 🌸🧠
Quand on s’observe intérieurement, on identifie ce qui fonctionne, ce qui cause du stress, mais aussi les schémas (parfois limitants) qu’on a installés au fil du temps.
Interagir avec notre santé mentale c’est aussi prendre des actions éclairées, de manière à améliorer notre bien-être intérieur.
- Répondre plutôt que réagir
- Accepter sans juger
- Créer du temps pour soi
- Cultiver des relations qui nous nourrissent réellement
- etc.
Alors, que ce soit dans votre jardin ou dans votre for intérieur, ralentir le rythme et créer un espace pour prendre soin ne peut qu’être bénéfique. Promis
Le principe Observer et interagir est un concept fondamental dans toute réflexion permacole, dans le jardin… mais pas que !
On se retrouve pour le principe 2 :
Capturer et stocker l’énergie !

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